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dimanche 4 octobre 2020

SOCIETÉ: ADRESSE D'UN JEUNE PATRIOTE CENTRAFRICAIN A MICHEL DJOTODIA AMNONDROKO.

Dans le but de contribuer à la paix et à la réconciliation entre fils et filles de notre chère Centrafrique, j’ai décidé de m’adresser personnellement aux grandes figures de la vie politique centrafricaine. 

L'ancien Président Michel DJOTODIA

Voilà pourquoi j’ai adressé des lettres publiques au Président de la République, au Président François Bozizé, aux députés de la nation et même aux Centrafricains. Excusez-moi de l’espace que je choisis pour vous parler au nom de la paix, de la vérité, et de la justice. Je choisis cet espace peu protocolaire car c’est la seule voix qui s’offre aux petits et aux pauvres.

LE CONTEXTE…

Sans entrer dans l’histoire récente malheureuse de notre pays que tout le monde connait, je constate que depuis quelques semaines voire même mois, vous lancez le rassemblement de tous les centrafricains. Vous vous présentez dès lors comme l'homme de la paix, une voix qui rassemble, une personne d’unité comme l'indique la devise de la Renaissance, celui qui voudrait le bien de tous les centrafricains. Le mois dernier vous avez démontré cette posture que j’apprécie bien parce qu'il s'agit de la paix et de la réconciliation entre les filles et les fils de notre pays et d’ouvrir les cœurs aux enfants prodigues.

Mais j’aimerais vous dire, M. Michel DOTODJA, que beaucoup de centrafricains entendent vos appels mais beaucoup se rappellent de votre rébellion armée revendiquée par vous. Les femmes violées dans cette rébellion, les hommes et femmes tués, les parents des victimes de Tiringouli, am ndafoc, Bambari, Damara, les morts de Bangui, les morts et victimes de chaque région du pays. Notre pays continue de souffrir les conséquences de votre rébellion jusqu'aujourd'hui, oui les vivants comme les morts entendent votre appel mais attendent de vous depuis le 24 Mars 2013 que vous avez pris le pouvoir un véritable geste de regret et de pardon sincères.

Le pardon se comprend aujourd’hui, surtout dans notre pays, en fonction des positions, des grades, des forces et de l’autorité qu’on incarne.


En effet, la remarque que l’on fait est que le pardon a soit une couleur politique soit est imposé aux victimes ou même décrété. Le pardon ne tient pas compte de la dignité des victimes. La seule chose qu’on leur demande c’est d’accepter le pardon sans rien dire ou en leur partageant quelques sacs de riz et en leur demandant d’applaudir les bourreaux d’hier. Les pauvres victimes n’ont rien à dire. C’est le principe des enfants qui sont obligés d’être des lèche-bottes et les électeurs des bourreaux de leurs parents.

VOTRE ACTE POUR LA PAIX ENTRE LES CENTRAFRICAINS…

Dans plusieurs interventions depuis que vous êtes rentré au pays après avoir passé plusieurs années d'exil au Bénin, on entend de votre part les expressions « Paix », « réconciliation ». Beaucoup de victimes vous comprennent ainsi que les centrafricains mais ils s’interrogent sur la sincérité de votre acte surtout qu’il y a eu beaucoup d’occasions pour que vous vous ressaisissiez au temps de la rébellion. Vu le contexte pré-électoral, votre acte n’est-il pas intéressé ?

A l’instar de plusieurs hommes politiques africains qui utilisent les actes de Paix et de réconciliation des victimes comme un marchepied pour échapper à la justice, votre attitude n’est pas loin de cela. Vous avez été président de la République. Vous avez donc été au sommet de la gestion étatique pendant au moins un an et quelques mois voir même deux ans. Personnellement je pense que c’était l’occasion pour vous d’aller partout dans les régions rencontrer les victimes dans les villes et villages ou d’envoyer des délégations pour demander pardon et posé ses actes de réconciliation et de Paix mais vous n’avez pas fait cela. Au moment où tout était à votre disposition, les victimes n’ont pas senti d’actes de rapprochement ni de pardon venant de vous.

M. Dotodja la véritable Paix et la réconciliation exigent une démarche sincère de reconnaissance de la faute commise, le regret, la réparation et le pardon. Celle qu'entreprise par vous est la plus médiocre de toute l'histoire de Paix dans le monde. Il faut reconnaître que votre rébellion a portée de glaive à notre pays, elle a engendrée des orphelins, des veuves et veufs qui ne peuvent aujourd'hui trouver de l'espace pour exprimer leurs douleurs alors M.Dotodja je vous invite humblement à poser ces actes forts parce qu’en Centrafrique, étant donné que les victimes sont des pauvres, on pense qu’elles ne méritent pas réparation. Vous avez fait du mal au peuple et vous les narguez aujourd'hui. Il faut changer parce que le pauvre a aussi sa dignité. Il accepte tout parce qu’il n’a aucun espace pour s’exprimer mais son cœur pleure.

QUE RETENIR ?

Mon grand-père m’a toujours dit : « Mon petit-fils, évite de trop interpréter les actes que pose quelqu’un. Crois en ce que tu vois ». Au nom de cette parole de mon grand-père je peux peut-être croire en votre acte de réconciliation et de Paix mais j’aimerais être un peu saint Thomas parce qu’avec les politiciens de notre pays, il faut être prudent. Si j’ai des conseils à vous donner, et je peux le faire puisque vous êtes un être humain doté d'âme et conscience.

- Décrétez une journée de pardon des victimes chaque 24 Mars même si vous n’êtes pas au pouvoir. Les victimes seront touchées par cet acte ;

- Envoyez des délégations dans tous les villages et régions de notre pays pour demander pardon ;

- Ne justifiez pas trop la rébellion car chaque fois que vous posez un acte pour la réconciliation et la paix en vous justifiant, l'acte perd de sa valeur et les victimes se sentent encore plus mal ;


M. Michel DOTODJA celui qui demande sincèrement pardon devient grand et se débarrasse du fardeau encombrant de la haine. Vous pouvez aussi vous abaisser par amour pour les centrafricains en leur demandant vraiment pardon en signe de paix et retenez que « Qui fait ainsi devient inébranlable ».

Si vous suivez ces conseils inspirés, vos actes conduiront les centrafricains à la paix, au pardon et au rassemblement dans la vérité.

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Par Vladimir Jefferson.

Repris par VOX-POPULI 236

 

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