Dans un entretien exclusif à Sputnik,
Léopold Mboli-Fatran, ministre centrafricain des Mines et de la Géologie,
évoque un nouvel investisseur russe dans le secteur du diamant, sur la Chine
qui part à la recherche de gisements pétroliers et sur le partenariat de la
mine Ndassima avec une société d’origine malgache.
Juste avant que la pandémie de Covid-19 n’arrive sur le sol centrafricain, à Bangui s’est tenu fin février le premier Salon international des mines, des carrières et du pétrole, qui a apporté beaucoup de belles promesses pour l’exploitation du sous-sol de la RCA. Les investisseurs potentiels sont venus de tous les coins du monde, et maintenant Bangui attend la reprise des activités minières pour renforcer ces partenariats. «Le secteur minier centrafricain est encore jeune, ça promet», explique Léopold Mboli-Fatran, ministre centrafricain des Mines et de la Géologie.
Les rapports entre l’État et les investisseurs.
La richesse du sous-sol centrafricain nécessite des investissements sérieux et des recherches profondes pour être exploité à la hauteur des attentes. C’est pour cette raison que le secteur minier vit des changements pour s’adapter à une nouvelle réalité qui pourrait donner une vraie dynamique de développement à l’ensemble du pays, relate le ministre centrafricain des Mines et de la Géologie qui dresse une liste des réformes.
«Depuis 2016, nous avons employé certaines réformes, comme le
partenariat public–privé, le développement des structures de base. Nous avons
entamé la révision du code minier qui doit devenir plus attractif pour les
investisseurs et tout l’environnement qui concerne l’installation. Le
cadre légal qui permet de travailler sans avoir de problèmes dans le rapport
entre l’État et les investisseurs, nous avons aussi le projet d’assainir notre
cadastre minier.»
Diamville, une nouvelle société russe.
Plusieurs pays ont investi en Centrafrique, mais les leaders en prospection recherche minière demeurent l’Afrique du Sud et la Chine. La Russie est à la pointe dans ce domaine, notamment avec la société Lobaye Invest qui a eu son permis en 2018. Un nouvel acteur russe est entré sur la scène minière en RCA, d’après Léopold Mboli-Fatran.
«Nous avons encore un investisseur russe
qui a sollicité un permis dans le cadre de l’achat du diamant, pour l’import et
l’export du diamant. La société s’appelle Diamville.»
La Chine et le Pétrole Centrafricain.
L’activité
de la Chine dans le secteur minier en RCA a été plusieurs fois sanctionnée par
le gouvernement, notamment avec une amende se montant à plus de 15.000 euros et
la suspension provisoire des chantiers, comme pour la société chinoise HW-Lepo.
Désormais, la Chine se lance dans la recherche de gisements de pétrole
centrafricain, confie le ministre des Mines.
«La Chine est dans la recherche pétrolière au nord du pays,
l’Afrique du Sud dans l’ouest du pays. Pour les Français, nous avons un permis
qui est encore en valeur c’est la société Areva qui exportait de l’uranium de
Bakouma.».
La levée de l’embargo.
Cette année, le processus de Kimberley est
présidé par la Russie, qui veut «faire revenir dans la légalité» les diamants
centrafricains. Depuis 2013, la RCA est en effet interdite d’exportation de
diamants, et par la suite le pays a été suspendu par le processus de Kimberley.
En 2016, Bangui a entamé une négociation avec le cadre global et réussi une
levée partielle de l’embargo pour l’ouest du pays.
«Nous sommes en train de discuter de la levée sur l’ensemble du
territoire. Nous travaillons très sincèrement sur la question de la sécurité
soutenue dans tout le pays.»
Les femmes dans le secteur minier.
«Depuis septembre 2019, j’ai pu porter à la tête de la direction
régionale 2 femmes sur 6, ce qui a été déjà un clin d’œil pour favoriser les
femmes au niveau de mon département, et [concernant] l’AFESMICA nous suivons de
très près l’activité de cette organisation.»
L’année
dernière, l’Association des Femmes du
Secteur Minier de Centrafrique a été créé pour appuyer le rôle
des femmes et leur participation dans la prise de décisions. Elles dénoncent le
nombre insuffisant des femmes dans ce domaine et le ministre Mboli-Fatran se
montre touché par le problème, voulant placer «cette question au cœur de la
politique».
Un nouveau partenariat
avec la mine Ndassima.
Le secteur minier, comme tous les autres secteurs de l’économie,
subit les effets négatifs du Covid-19, selon Léopold Mboli-Fatran. Le pays a été
paralysé et même aujourd’hui, l’exploitation du diamant est complètement à la
baisse. Le pays mise énormément sur la fameuse mine Ndassima pour la reprise de
l’activité.
«Nous sommes en train de travailler sur "l’après Covid-19" à ce que les chantiers reprennent, à ce que les partenaires avec qui nous avons commencé les discussions reprennent aussi. Comme avec le Botswana pour mettre en place une structure pour l’exploitation du diamant. Et surtout notre mine Ndassima, qui a eu un nouveau partenariat avec une société d’origine malgache, MIDAS.».
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@AFP PATRICK FORT
Par Ksénia Emelyanova.
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