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samedi 11 juillet 2020

TRIBALISME A L’ASSEMBLÉE NATIONALE !

LES DÉPUTÉS DE L’ETHNIE GBAYA AU SEIN DU GROUPE PARLEMENTAIRE UNDP DÉMISSIONNENT POUR REJOINDRE LE PARTI KWA NA KWA (KNK) DE L’ANCIEN  PRÉSIDENT FRANCOIS BOZIZE.

Surprenant et regrettable, c’est le moins qu’on puise dire de ce qui vient de se produire, et contre toute attente, au sein des élus de la Nation à l’assemble nationale.


En effet, alors qu’ils devraient prendre part à une réunion élargie de leur groupe parlementaire, ceci afin de discuter non seulement de certaines questions internes à leur formation politique, mais aussi des différents points qui font l’actualité de l’heure en République Centrafricaine, un groupe de députés UNDP du parti de Michel AMINE, plus précisément ceux de l’ethnie "Gbaya", vont faire défection pour rejoindre les rangs du parti Kwa Na Kwa de l’ancien Président François BOZIZE, a-t-on appris d’une source bien introduite.

Ces derniers ont formellement déposé, ceci de façon collective,  leurs démissions auprès du vice-président du Groupe parlementaire UNDP à l’Assemblée Nationale.

Et au-delà des farfelus prétextes évoqués pour justifier leurs démissions, il s’avère en réalité que ces élus du peuple répondaient par-là, à l’appel des hauts dignitaires du parti KNK, et pour une  cause purement ethnique. Certaines sources à l’assemblée nationale affirment  même que leurs départs étaient prévisibles depuis quelques jours déjà, puisqu’ils ne se retenaient même pas de  dire à qui voulait l’entendre, qu’ils avaient dû intégrer d’autres partis politiques, notamment  l’UNDP, en  l’absence du Président François BOZIZE. Mais à présent que BOZIZE est de retour, et qu’il se positionne pour les prochaines élections, ces députés rentrent au bercail, selon leurs propres termes

Une telle attitude ne dérangerait normalement pas, puisque d’après la Loi, un député, au cours de sa mandature est libre de démissionner à tout moment de son groupe parlementaire ou de sa formation politique, pour trouver refuge ailleurs.

Seulement dans le cas d’espèce et là ou le bât blesse, c’est qu’en évoquent en sourdine leur appartenance  ethnique à BOZIZE, et  pour démissionner de l’UNDP, ces élus de la nation remettent sur la table le débat sur le tribalisme en République centrafricaine, un fléau qui a tant fait du mal au peuple centrafricain, et qu’on pensait jusqu’ici avoir vaincu.


En effet et pour que nul n’en ignore, le tribalisme a été pour beaucoup dans  la Compromission de la sécurité et le développement de notre pays. Cela avait commencé avec le régime RDC du défunt Président André KOLINGBA, puis s’est accentué sous d’autres régimes jusqu'à celui de BOZIZE terriblement  ségrégationniste en son genre, puisque guidé en toutes circonstances par une vision obstinément tribaliste de la chose publique, causant un désastre humain, politique, sociale, et économique, ce qui va engendrer la nébuleuse Séléka. Sous Michel Djotodia pareil, car, on a vu les "Goulas" de  la VAKAGA à l’honneur. Et aujourd’hui encore, avec une telle attitude des élus de la Nation, il faut craindre !

L’on peut même sans risque de se tromper, affirmer qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge avec cette question de tribalisme. Et c’est bien là tout le danger, car, que deviendront les ethnies qui n’ont pas de députés à l’assemblée nationale?  N’est ce pas là une situation fâcheuse, à même de pouvoir entraîner le pays dans une crise identitaire?

Dans certains pays voisins comme le Cameroun par exemple, le Gouvernement à tranché sur la question en faisant adoptant une Loi qui punit ces comportements la.

Mais revenons-en aux députés centrafricains en général, et à ceux de l’UNDP en particulier.

De manière générale, les députés dans tous les pays du monde sont des acteurs fondamentaux de la démocratie. Ils agissent comme intermédiaire entre les citoyens et l’administration publique, et ont à cet effet des rôles essentiels qui consistent à contrôler l’action du gouvernement, à faire des propositions de Lois, et à voter des projets de lois tout en  s’assurant que les intérêts de la population soient bien protégés.

Seulement en Centrafrique, et concernant le cas particulier des  14 députés du parti de Michel AMINE, tous, plus ou moins, n’ont roulé que pour leurs propres intérêts durant toutes ces quatre années et demi passées au sein de la 6e législation de notre pays. Ils n’ont travaillé que pour eux, peut-être aussi pour leurs familles, mais jamais pour l’intérêt des populations qu’ils représentaient, ou encore moins pour les intérêts du parti UNDP grâce auquel ils ont été élus député. 

Depuis 2016,  tous n’ont été attirés, et ne se sont contentés prioritairement et exclusivement que des avantages qui s’attachaient  à leur statut, notamment les indemnités élevées, leurs salaires, et l’immunité parlementaire que beaucoup d’entre eux interprètent comme une protection juridique absolue contre tous leurs actes, oubliant que l’immunité parlementaire telle que prévue par l’article 67 de la constitution du 30 mars 2016, n’est pas un privilège qui met le député au dessus du droit commun, c’est à dire de la loi.

Les 14 députés du Groupe parlementaire UNDP n’ont brillé tous qu’en faisant la sourde oreille aux cris de détresse des populations, et du parti dont ils ne payaient même pas les cotisations, nous rapporte une source à Bangui.

D’ailleurs, paraîtrait-il même qu’a un certain moment, les dirigeants et hauts responsables du parti étaient obligés d’adresser à ces députés, des convocations par voies d’huissiers. Mais jusque là, rien, peine perdue.

Voila pourquoi pour nombre de militants UNDP à Bangui, ces députés n’ont été qu’a l’image du régime actuel, puisque depuis quatre ans et demi qu’ils sont élus, ils n’ont jamais travaillé à l’animation de la vie politique et publique du parti, ni même à faire une proposition de Loi dans l’intérêt du peuple centrafricain.

A l’approche des élections, ils commencent à se vendre aux enchères, c-est à dire au plus offrant, et contre quelques billets de banques.

Est-ce ainsi que devraient réagir des représentants du peuple?

Leurs irresponsabilités à atteint un paroxysme incroyable, au point ou le départ de ceux dont il est question ici, ne fera que tache d’huile invisible sur le tablier UNDP, car, à bien des égards, ces députés ne sont en rien, de part leurs agissements,  différents des criminels et autres responsables des groupes armés qui écument l’arrière-pays.

Dans un pays normale, nombre de ces députés, de véritables nomades,  seraient déjà poursuivis et traduit en justice, car, l’immunité parlementaire ne couvre ni le domicile des députés, ni leurs biens, ni même les détournements des fonds dont ils se rendent coupables.

C’est avec raison que le défunt  Me ZARAMBEAU disait au sujet de la Centrafrique, qu’il  s’agissant d’un pays de paradoxes, et aux raccords négatifs.  

Affaire à suivre…

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Par Adèle OSSAMBIA

Rédaction Vox-Populi 236


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